Mes cicatrices et le regard des autres Naky
Une chose dont je suis fier aujourd’hui et dont je n’ai pas/plus honte est certainement mes cicatrices tribales sur le visage mais ça n’a toujours pas été ainsi.
Né à Lomé la capitale du Togo, je suis le 13ème ou 14ème enfant d’une famille de 22 enfants. Quoi?? What?? Diriez vous, mais oui c’est bien vrai mais rassurez-vous plusieurs femmes en sont les génitrices.
Alors qu’avons nous tous en commun entre frères à part notre nom de famille? Une cicatrice tribale sur le visage notamment un trait oblique sur la joue gauche. Mais personnellement j’en avais plus que mes frères ce qui me rendait un peu “ spécial & différent “.
Tout petit, je ne me posais même pas de questions sur ces traits particuliers.
Mais avec le temps, ces cicatrices devenaient très encombrantes au vue du regard des gens jusqu’au point il m’arrive de me demander ce qui n’allait pas chez moi.
Et pourtant ces cicatrices sont habituelles dans beaucoup de familles dans mon pays voire dans la sous région Ouest africaine. J’ai senti alors que les gens avaient un peu peur de moi car ces traits les ramenaient à des choses très “africainement" traditionnelles (du point de vue chrétien).
Le pire dans tout cela c’est la honte qu’éprouvaient aussi mes frères et soeurs sans toutefois l’exprimer et donc pour moi un peu plus jeune c’est encore plus difficile. Un jour j’ai entendu une de mes tantes dire ceci, je cite “ Si j’avais de l’argent, j’aurais tout fait pour éliminer cela”. Je puis vous dire que cette phrase jusqu’à ce jour résonne chaque fois dans mes oreilles quand j’y pense.
Des années sont passées et j’ai mené beaucoup de batailles afin de m’accepter et de m’aimer et surtout de ne pas considérer quiconque ne m’apprécie pas pour ces traits.
J’ai gagné ces batailles jusqu’à ce que j’émigre en Europe.
Mon arrivée en Espagne a été un test de grande envergure. Inscrit en tant qu’étudiant, j’étais le seul africain et les regards étaient diversement appréciés. J’ai réalisé la différence et le choc que cela supposait à beaucoup d’étudiants de me voir et voir ces cicatrices sur mon visage qui s’interprétaient beaucoup plus découlant d’une dispute au couteau. Mais personne n’osait me demander craignant de me frustrer et de provoquer ma colère.
Cela me rappela un peu les dires de ma copine Espagnole qui comparait un peu mon sentiment à ce qu’elle experimenta dans mon pays quand elle passait et les africains se retournant pour la regarder ou l’interpeler et où les enfants s’approchaient d’elle.
D’autres expériences vécues en Allemagne et autres pays européens visités peuvent s’y ajouter.
Il m’arrivait parfois de jouer des pensées des gens pour faire simplement comprendre que ma cicatrice principale est le résultat d’une blessure au couteau ou d’une lutte contre un félin juste pour laisser s’installer la peur: bizarrement ça a marché dans certains cas.
Aujourd’hui mes cicatrices sont plus qu’une fierté sinon un honneur de les porter car elles me représentent, représentent ma famille, représentent ma culture, représentent ma richesse. Et jamais cela ne pourra changer. Ce regard des autres m’importent vraiment peu et j’attend simplement que les curieux et “courageux” puissent venir vers moi afin de savoir mieux.
Né à Lomé la capitale du Togo, je suis le 13ème ou 14ème enfant d’une famille de 22 enfants. Quoi?? What?? Diriez vous, mais oui c’est bien vrai mais rassurez-vous plusieurs femmes en sont les génitrices.
Alors qu’avons nous tous en commun entre frères à part notre nom de famille? Une cicatrice tribale sur le visage notamment un trait oblique sur la joue gauche. Mais personnellement j’en avais plus que mes frères ce qui me rendait un peu “ spécial & différent “.
Tout petit, je ne me posais même pas de questions sur ces traits particuliers.
Mais avec le temps, ces cicatrices devenaient très encombrantes au vue du regard des gens jusqu’au point il m’arrive de me demander ce qui n’allait pas chez moi.
Et pourtant ces cicatrices sont habituelles dans beaucoup de familles dans mon pays voire dans la sous région Ouest africaine. J’ai senti alors que les gens avaient un peu peur de moi car ces traits les ramenaient à des choses très “africainement" traditionnelles (du point de vue chrétien).
Le pire dans tout cela c’est la honte qu’éprouvaient aussi mes frères et soeurs sans toutefois l’exprimer et donc pour moi un peu plus jeune c’est encore plus difficile. Un jour j’ai entendu une de mes tantes dire ceci, je cite “ Si j’avais de l’argent, j’aurais tout fait pour éliminer cela”. Je puis vous dire que cette phrase jusqu’à ce jour résonne chaque fois dans mes oreilles quand j’y pense.
Des années sont passées et j’ai mené beaucoup de batailles afin de m’accepter et de m’aimer et surtout de ne pas considérer quiconque ne m’apprécie pas pour ces traits.
J’ai gagné ces batailles jusqu’à ce que j’émigre en Europe.
Mon arrivée en Espagne a été un test de grande envergure. Inscrit en tant qu’étudiant, j’étais le seul africain et les regards étaient diversement appréciés. J’ai réalisé la différence et le choc que cela supposait à beaucoup d’étudiants de me voir et voir ces cicatrices sur mon visage qui s’interprétaient beaucoup plus découlant d’une dispute au couteau. Mais personne n’osait me demander craignant de me frustrer et de provoquer ma colère.
Cela me rappela un peu les dires de ma copine Espagnole qui comparait un peu mon sentiment à ce qu’elle experimenta dans mon pays quand elle passait et les africains se retournant pour la regarder ou l’interpeler et où les enfants s’approchaient d’elle.
D’autres expériences vécues en Allemagne et autres pays européens visités peuvent s’y ajouter.
Il m’arrivait parfois de jouer des pensées des gens pour faire simplement comprendre que ma cicatrice principale est le résultat d’une blessure au couteau ou d’une lutte contre un félin juste pour laisser s’installer la peur: bizarrement ça a marché dans certains cas.
Aujourd’hui mes cicatrices sont plus qu’une fierté sinon un honneur de les porter car elles me représentent, représentent ma famille, représentent ma culture, représentent ma richesse. Et jamais cela ne pourra changer. Ce regard des autres m’importent vraiment peu et j’attend simplement que les curieux et “courageux” puissent venir vers moi afin de savoir mieux.